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 Recommandations lavage de nez dans la GPA et la GEPA

 

Pr Emmanuel Babin
Service ORL – CHU de Caen


La classification des vascularites selon la nomenclature de Chapel Hill (1994) définit trois types avec des atteintes de l’aorte et des gros vaisseaux, des lésions des artères des moyens vaisseaux et la pathologie des petits vaisseaux.
La symptomatologie des vascularites est variable et multiple. Les manifestations otorhinolaryngologiques (ORL) peuvent être révélatrices et doivent attirer l’attention des patients et des médecins.
Les céphalées de début récent chez des sujets de plus de 50 ans, exacerbées au moment des repas (claudication de la mâchoire) et/ou de la coiffure (signe du peigne) doivent faire évoquer une maladie de Horton. Le praticien a pour mission de rechercher une diminution du battement de l’artère temporale par le palper digital de la région fronto-temporale et de demander un bilan inflammatoire (VS). Les résultats de ces examens conditionneront la nécessité de proposer une biopsie diagnostique de l’artère temporale.
L’examen de la cavité buccale peut orienter vers une vascularite. La présence d’aphtes buccaux, douloureux, à bords nets évoluant par poussées et rémission est évocatrice d’une maladie de Behcet (rechercher une aphtose génitale et une uvéite). Une langue rouge, framboisée avec parfois des lèvres rouges et fissurées dans un contexte de fièvre et de volumineuses adénopathies survenant chez un enfant peut révéler une maladie de Kawasaki.

La sémiologie nasale est souvent plus riche dans les vascularites. Un écoulement nasal (rhinorrhée) chronique, la présence de croûtes plus ou moins sanguinolentes sur les parois des fosses nasales, des granulations, une perforation du septum nasal (cloison séparant les deux fosses nasales) sont évocateurs d’une maladie de Wegener. Les biopsies profondes et multiples seront guidées par le contexte général (positivité des ANCA) et la localisation des lésions. Les radiographies des sinus témoignent très souvent dans ce contexte d’opacités des cavités naso-sinusiennes.
L’obstruction nasale est aussi un symptôme potentiellement révélateur de vascularites. Outre la rhinite crouteuse, la rhinoscopie peut retrouver des polypes (sacs translucides appendus au toit des fosses nasales) à l’origine de troubles de l’odorat. L’existence d’un asthme ancien doit faire évoquer une maladie de Churg Strauss.
Une déformation nasale (ensellure) signe une évolution ancienne de la maladie par atteinte cartilagineuse.

Les atteintes de l’oreille se manifestent par une surdité. La présence de liquide jaune marron avec des bulles d’air dans la caisse de l’oreille moyenne signent une otite chronique séreuse. La surdité est dite de transmission et peut être présente dans la maladie de Wegener. Le traitement reposera sur la pose d’aérateurs tans-tympaniques.

Un trouble respiratoire appelé dyspnée peut révéler des sténoses sous glottiques d’une maladie de Wegener.

Tous les symptômes décrits ci-dessus sont nullement spécifiques des vascularites. Leur existence doit toutefois inciter le praticien à penser à ce diagnostic surtout lorsque le contexte clinique s’y prête avec des fièvres inexpliquées, un amaigrissement etc.… La collaboration avec nos collègues internistes est essentiel afin d’éviter tout retard dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique.

 

001 Aphtes bucaux

 

002 Polypes fosses nasales

 

003 Scanner